Avec SCHMÜRZ, prenez place dans le salon de Madame Louise Scheurer, 128 rue des Lilas, pour un diptyque caustique imaginé par Gian Manuel Rau. Une soirée en deux temps, qui commence par un carnaval, un jeu de piste troublant où l'on ne dénombre plus les Charles et les Albert qui meurent dans des circonstances similaires, qui dans des accidents de cheval, qui à la guerre... Cette dernière gronde d'ailleurs derrière le rideau et l'on en mesure l'ampleur par le nombre de bananes qu'il reste ou l'inflation du prix du beurre avarié, soldé, aux dernières nouvelles, au prix exceptionnel de 2 345 678 francs or...

Puis l’on glisse délicatement dans l'appartement de la famille Dupont. Loin d'un salon bourgeois, nous voilà plongés dans un dépaysement total. Est-ce la planète Mars? ou la Terre en 2034? Nul ne peut le dire. Au menu, les nouilles que prépare Cruche, la Bonne et toujours ce danger qui rôde à l'extérieur. Le Bruit, manifestation sonore de la menace, conditionne notre famille qui doit fuir vers le haut, vers un logement de plus en plus exigu, jusqu'à la plus simple mansarde. Dans leur fuite, la famille abandonne corps et biens, mais toujours subsiste ce SCHMÜRZ, que l'on retrouve devant ses pieds comme un vieux chien fidèle...

Deux huis-clos absurdes, un espace-temps élastique et totalement troublé et l'inéluctable, qui reviendra bientôt frapper à notre propre porte...